Le dojo des anciens
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Le dojo des anciens

Un lieu de savoir et de connaissances... ou de déconne et de non sens, au choix. Des gens plus ou moins bizarres viennent par ici, surtout des bizarres en fait... mais n'ayez pas peur ils ne mordent pas... enfin pas tous...
 
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Lion Rafale
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Lion Rafale
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 12 Icon_minitimeMer 19 Mar - 3:53

Quelle bonne idée ! s’exclama le Marquis Rouge. Cet homme était marié, avait trois enfants, et semble ne pas douter de sa condition de vieux mâle dominant… Vas-y, petit Lion, soumets-le à ta perfection ! A notre perfection !

Avec les encouragements du Marquis Rouge, Lion se rua sur l’homme entre deux âges au corps, au visage et au teint brûlé par le travail et des conditions de vie précaires. Afin de lui faire comprendre qu’il devait garder la bouche grande ouverte, il s’agrippa à sa mâchoire parsemée de poils dorés et tira dessus avec tant de vigueur qu’il crut qu’elle allait se décrocher et lui rester entre les doigts. Un trou béant rose et noir s’offrit à lui.

- Papa ! hurla Guillaume. Papa ! Non !

- Papa ! Papa ! Papa ! insista sa sœur.

- Papa, tes deux gosses sont sortis de leur torpeur, on dirait, ricana Lion. Si tu me mords, au moindre coup de dent, je demande à mon copain Olive de massacrer Guillaume et sa sœur, d’accord ? Tu seras veuf et père de trois macchabées.

Comme il n’espérait aucune réponse de la part du trou béant rose et noir, il y enfourna sans plus attendre sa bite impatiente. La langue de Papa était rugueuse, les caresses fébriles qu’elle déposait sur son gland avaient l’aspect râpeux d’un rocher. Il allait néanmoins falloir qu’il s’en contente, la langue douce de Guillaume n’étant probablement plus qu’un fantasme irréalisable, qu’un désir troublant condamné à demeurer inassouvi. En outre, il pouvait se consoler en se disant que les léchouilles caillouteuses de Papa suffisaient à maintenir son érection, et même à faire pleurer de joie sa queue, à lui faire sécréter ce qui annonçait que oui, même si la langue de Papa était graveleuse, elle le ferait éjaculer assez vite si tout se passait bien.

- I just want to feel good, chantonna-t-il rêveusement tandis que son bassin commençait à se balancer d’arrière en avant et que ses dix doigts se croisaient derrière la nuque hérissée de chair de poule de Papa.

Il s’agissait d’une chanson – des paroles débiles sur un air obsédant – qu’il avait détestée et adorée, adorée puis détestée, dans l’autre siècle, et qui lui revenait maintenant, alors qu’il était en train de se faire sucer par un paysan des années mille cinq cents, le cul presque à l’air, en pleine nature. La vie était conne, parfois.

- The sky is falling I don’t care, I juste want to feel good, répéta-t-il avec davantage de véhémence.

Il chantait faux mais n’en avait rien à foutre, au moins le rythme exécrable de la chanson favorisait-il l’envie qu’il avait de secouer son bassin de plus en plus fort. Sa bite apprécia et Papa lâcha deux ou trois gémissements étouffés. Le détail qui tue, pensa Lion.

- Dreams living she don’t care, she just wants to feel good !

De nouveau, il accéléra la cadence. De nouveau, Papa eut du mal à suivre. Il déglutit avec effort et l’espace d’une fraction de seconde, la partie de Lion qui se trouvait en lui se retrouva fermement coincée dans l’étau aux parois humides formé par sa langue et son palais. Lion crut qu’il allait jouir mais non, pas encore.

- C’est trop bon ! World’s dying we don’t care ! We just want to feel good ! rugit-il.

A présent, il ébranlait littéralement la tête de Papa, lui griffant la nuque d’un côté, lui fouettant le visage avec le bas de son ventre de l’autre. Sa queue lui transmettait des sensations tellement brutales qu’elles lui évoquèrent la façon qu’il avait eue de baiser Leona la nuit dernière, à l’auberge. Les paupières closes, il aurait facilement pu se convaincre que la bouche de Papa était en fait la chatte de sa sœur – ou de n’importe quelle autre femme, d’ailleurs. Tentant. Seulement, il ne voulait pas fermer les yeux. Pas maintenant qu’il avait sous eux l’humiliation d’un homme qui avait osé affirmer que lui, Lion, n’en était pas un.

- Tu regrettes, fils de pute ? It’s all over we don’t care ! We just want to feel good !

Papa haletait comme un bœuf – et toi tu bandes comme un taureau, médite là-dessus, petit Lion. Il n’avait visiblement pas l’habitude de tailler des pipes. Sa respiration saccadée coulait de sa bouche déformée avant de venir s’échouer par vagues délicieusement chaudes contre le pubis de Lion dont le phallus était en proie à une vraie crise de larmes – fais-lui humer le parfum de la perfection. Le coït n’allait plus tarder.

- Quel goût il a, le parfum de la perfection ? fit-il en giflant le paysan. Le goût de ce que tu as dans ta putain de bouche ? Tu aimes ? Qui c’est, l’homme ? Celui qui est debout, celui qui bande ? Ou le connard qui se tient sur ses genoux, le connard qui ne se défend pas parce qu’il craint pour la vie de deux êtres inutiles ?

Un autre nuage vint voler le soleil. Happés par la pénombre, les yeux de Papa passèrent du bleu au gris. Lion put distinguer son beau reflet assez nettement dans chacun d’eux. Cela lui rappela son rêve, le Marquis Rouge admirant la superbe image que lui renvoyait le miroir encadré d’or, une rose rouge posée sur la joue, une intensité quasi masturbatoire au fond du regard. Ses pensées ne divaguèrent qu’un bref instant, mais durant ce court laps de temps, une association d’idées particulièrement perverses fit qu’il aurait été prêt à vendre sa vie si une connerie pareille avait pu permettre que le Marquis Rouge prenne la place de Papa, en train de lui tailler une bonne pipe.

Le soleil fit un retour éblouissant et avec lui, Lion eut un orgasme du diable. Pas la chose qui avait peiné à saisir la totalité de son être – la chose qu’il avait néanmoins crue bonne, sur le coup – quand il s’était branlé sur Jo, mais carrément le truc explosif, détonant, un truc qui lui fit croire que son corps – surtout son sexe, en fait – s’enflammait d’un feu attisé par la grâce des essences dangereuses de tous les actes les plus vicieux, de toutes les pensées les plus viles et de toutes les émotions les plus dégueulasses impossibles à imaginer. Intérieurement, il se dit qu’en comparaison, même le premier orgasme de son existence avait été inférieur à celui-ci. Car son premier orgasme avait eu le goût déroutant de l’inconnu, il s’en était remis. Celui-ci détenait la saveur interdite du mal. Non, mieux : celui-ci était le mal. Il ne savait pas s’il pourrait ou voudrait un jour s’en remettre.

Petit Lion, tu viens pratiquement de violer un homme devant les yeux muets de ses enfants, il est donc normal que tu aies l’exquise sensation d’avoir goûté au fruit défendu. C’est ta première véritable offense à la morale, et j’espère de tout cœur qu’il ne s’agira pas de la dernière, que beaucoup d’autres lui feront écho.

- Suce-moi la bite jusque dans la mort, Papa ! fulmina-t-il.

La jouissance perdurait. Grognant de bien-être, Lion empoigna deux touffes de cheveux de Papa et enfouit sa tête sous les pans déchaînés de sa chemise, la ramena si près de lui qu’il sentit le nez de l’homme hors d’haleine s’écraser non pas contre, mais dans sa toison pubienne.

- Avale-la, sale fils de pute ! Avale-la et étouffe-toi avec, que j’en crève de plaisir !

Avec ses vociférations, quelques longs filets de bave giclèrent de sa bouche, partirent se perdre dans le dos de la tunique beige de Papa. Ensuite, Papa le mordit ; le plaisir devint souffrance.

- Sale chien ! gueula-t-il, non sans s’accorder une infime pensée pour Dabilahro.

La douleur ne le fit pas débander ni ne l’empêcha d’éjaculer, mais elle le mit salement en rogne. Papa n’avait pas respecté sa part du contrat, c’était vexant. Il retira vivement sa queue du trou béant rose et noir et fit mine de garder son calme lorsqu’il s’aperçut que plusieurs petites coupures écarlates de la taille des incisives de Papa entaillaient sa base. C’était tout sauf beau à voir. Et encore heureux, Papa – foutu mordeur – n’avait pas eu le culot d’essayer de lui arracher la bite avec les dents, les dégâts auraient alors pu s’avérer monstrueux.

- Olive ? marmonna-t-il.

- Oui ?

- Papa a envie de jouer à celui qui versera du sang à l’aide de ses connes de quenottes. Massacre les deux mômes, je m’occupe de lui.

- Tout de suite, Lion.

- Merci.

Des litres de colère, de rage et de haine se déversèrent dans les artères de Lion, réchauffèrent son sang, embuèrent sa vue, niquèrent momentanément son système nerveux, si bien qu’il ne comprit pas grand-chose à la suite. Il eut vaguement conscience de cogner Papa, de l’allonger dans l’herbe, de se coucher sur lui, puis de planter ses crocs à l’intérieur de ses lèvres blanchies par le sperme – par son sperme. Il eut vaguement conscience de tousser des grognements de moins en moins hargneux à mesure que le sang de Papa irriguait son œsophage. Bientôt, les grognements se muèrent en soupirs spasmodiques de satisfaction, mais la rage ne désenfla pas pour autant et il n’eut que vaguement conscience de percevoir des cris suraigus derrière lui, d’entendre l’air se déchirer, des os se briser. Ce n’était pas encore maintenant qu’il verrait Olive se servir de ses chaînes. Pas grave. Le ciel pouvait bien se casser la gueule, il s’en foutait.

Si tu savais comme je t’aime, petit Lion,
jubila la voix du Marquis Rouge, souriante.

A travers le vacarme des hurlements de Papa, Lion ne vit pas – ses yeux n’avaient de cesse de se révulser et de toute façon, quand ils n’obliquaient pas en tous sens, ils ne lui montraient rien de précis, uniquement du sang – mais entendit assez clairement un tas de choses : des flammes crépiter, Leona arriver et demander des comptes à Olive, Olive lui expliquer ce qui s’était passé – Lion faillit rire lorsque le mot « fellation » fut prononcé à maintes reprises. Guillaume avait réussi à s’enfuir. Leona parla des sept arbres qui brûlaient à l’orée de la forêt, changea de sujet, déclara qu’Anussim et elle, après avoir quitté le village en feu, avaient trouvé une lettre similaire à celle qui leur avait souhaité la bienvenue au seizième siècle.

- Une lettre dans une enveloppe rouge, fit-elle de sa voix de salope froide.

Tandis que sa sœur et Olive continuaient leur conversation, Lion délogea ses dents de la chair de Papa et lui asséna un grand nombre de puissants coups de poing – autant qu’il en fallut pour le tuer. A la fin, ses phalanges lui faisaient un mal de chien mais sa crise de rage était à peu près passée. En outre, le visage du suceur de queues ressemblait à de la bouillie avariée et ça, c’était trop cool. Le père de Jonathan avait poussé son dernier souffle, s’en était allé rejoindre sa femme, son fils et sa fille. Comme un bon père de famille.

- Lisons-la, proposa Olive.

Il hésita avant de reprendre.

- Lion me paraît attentif, lâcha-t-il finalement. En tout cas, le feu est déjà en train de mourir, l’incendie ne se propagera pas. J’imagine que ça veut dire qu’il a retrouvé son calme.

- Olive, tu apprendras que je ne suis jamais calme, ricana Lion en se remettant debout. Mais toujours attentif. Ou alors c’est le contraire, je ne sais pas. Le feu, c’est juste une question de…

Une question d’émotions, petit Lion.


- Peu importe. Ca crame quand je m’emballe un peu trop, et alors ? Je trouve ça plutôt marrant.

Tandis qu’il se rhabillait, il jeta un regard au cadavre de la sœur de Guillaume. Elle gisait en un seul morceau et, exception faite de la fossette rouge qui creusait son menton, elle ne saignait pas, mais son cou formait un angle surréaliste, presque droit. Les vertèbres cervicales de la petite pétasse avaient été pulvérisées, devaient être froissées comme du papier. Bien fait. Il accorda un autre regard aux arbres qui voyaient des flammes à l’agonie effectuer de langoureux pas de danse sur leurs branches affaiblies. En revanche, il n’en eut aucun pour les incisions qui lui picotaient l’entrejambe. Leona lut la lettre.

- « Lion, Leona, Olive, Anussim, ou plutôt devrais-je dire pauvre cinglé, petite salope, gros molosse, sale bouffon, préparez-vous à jouer ! »

- Je ne suis pas cinglé ! brailla Lion d’une voix fendue.

S’ensuivit un son creux lors de la collision entre sa tempe et son gantelet.
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 12 Icon_minitimeMer 19 Mar - 5:59

Vous devez vous en douter (un peu), à la base, ce n'était pas Papa qui aurait dû servir de trou béant rose et noir à Lion, mais un des deux gosses. J'avais d'abord prévu que Lion s'en prenne à la petite fille en pensant à Leona et au Marquis, puis à Guillaume en pensant à Jonathan et au Marquis... Finalement (allez savoir pourquoi), j'ai décidé de me censurer un peu et je suis relativement satisfait du résultat, même s'il est clair que j'ai déjà écrit de bien plus belles choses.
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 12 Icon_minitimeMer 19 Mar - 6:01

Chapitre 4 : Défis En Série

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Partie 7 : Un Fantôme

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- Après avoir terrassé son adversaire, le combattant a dit a Xeno : « Xeno, tu ne connais pas la défaite. Bats-toi comme un dieu. ». La vision a disparu et quand Xeno a ouvert les yeux, Xeno était habillé comme le combattant, fit Xeno. Ensuite, Xeno est allé en ville pour se renseigner sur vous. Plusieurs personnes lui ont appris que deux groupes bizarres de guerriers armés avaient passé la nuit en ville. Xeno s’est donc lancé à votre poursuite et il vous a vus vous battre contre des bandits. Il a tout de suite su que vous étiez de son côté. Xeno a du flair.

Xeno sentait que jamais il ne se lasserait de raconter sa fabuleuse histoire à tous ceux qui croiseraient sa route. Grâce à lui, ses camarades étaient toujours en vie. Quelle héroïque façon il avait eu de débuter son périple. Les autres le considéraient comme leur sauveur, il pouvait le lire dans leurs yeux lorsqu’ils les posaient sur lui – ce qui était souvent le cas vu qu’il était maître dans l’art de monopoliser volontairement l’attention. Depuis qu’il avait vaincu les deux dangereux brigands et qu’ils s’étaient tous mis en marche pour le nord-est, Zhou, Fred et Edge n’avaient pas cessé de boire ses paroles et de le couvrir de regards admiratifs. La fille aux tonfas et le jeune homme à l’arc étaient plus distants mais il ne leur en voulait pas : les femmes et les gamins réagissaient généralement mal face à l’héroïsme puisque la notion les dépassait.

- Xeno a eu de la chance de nous croiser, marmonna justement le gamin à l’arc d’un ton qui se voulait moqueur. S’il était tombé sur l’autre groupe bizarre de guerriers armés, Xeno serait mort.

Deux solutions s’offraient à Xeno : cogner l’insolent – lui faire fermer sa bouche par la force physique – ou ignorer ses provocations – lui faire fermer sa bouche par la force mentale. Il aurait adoré frapper le sale gosse aux bavardages impertinents et aux cheveux hirsutes, c’était un fait. Cependant, les héros n’avaient pas le droit d’abattre leur colère sur les enfants. C’était une règle d’or. Il ravala donc ses pulsions bagarreuses en optant finalement pour l’ignorance. D’autant plus qu’il avait déjà prouvé sa valeur et qu’il était sûr et certain que s’il avait croisé l’autre groupe bizarre – le groupe des âmes déchues et dévorantes – de guerriers armés, il se serait battu courageusement – comme un dieu. Aucun d’eux ne lui aurait fait le moindre mal.

- Je me demande combien de temps il aurait fallu à ces bêtes détraquées pour faire de Xeno un gros tas sanguinolent de pièces détachées, insista le petit morveux.

Un sourire narquois relevait la commissure de ses lèvres. Xeno dut serrer les dents afin de résister à l’envie de lui coller son poing dans la figure. Il s’apprêtait quand même à dire quelque chose – question d’honneur – quand Zhou prit la parole. La dispute avorta ainsi.

- Arrêtez de marcher et taisez-vous ! ordonna fermement le ninja.

Tous obéirent. Fred, Edge, la fille et le gosse se suspendirent à ses lèvres. Ils avaient l’air de quatre vieux bigots hagards devant une manifestation divine. Xeno, lui, se contenta de patienter calmement.

- Au bout du chemin se trouve un nuage noir.

En effet, environ un millier de mètres plus loin, le sentier sur lequel ils progressaient se faisait avaler par un énorme bloc de fumée, aussi haut et large que dense. Tant elle détruisait l’harmonie du paysage ensoleillé et verdoyant, la tache sombre donnait l’impression de ne pas appartenir à la réalité, d’être un effrayant portail menant à quelque dimension diabolique. Xeno se demanda ce qui avait bien pu se passer, là-bas. La seule image qui lui vint en tête fut celle d’une dizaine de grosses cheminées en proie à de violents éternuements. Explication peu convaincante.

- A l’intérieur de ce nuage noir, se trouve le barbare à l’ombre violette, continua Zhou. Il nous attend. Je préfère vous prévenir à l’avance car je ne sais pas quelle idée tordue l’incite à ne pas fuir.

Les visages qui entouraient Xeno changèrent, se brisèrent en quatre mille morceaux, se recomposèrent lentement, adoptèrent quatre expressions très différentes les unes des autres. Celui de Fred commença à briller tandis que celui d’Edge se repliait sur lui-même. La fille aux tonfas enfouit le sien dans ses mains avant de se laisser submerger par une crise de sanglots. Quant au gamin, il avait retrouvé son sourire teigneux. Xeno ne savait pas trop quoi penser. Les simples mots « barbare à l’ombre violette » ne lui inspiraient rien de spécial. Sans doute s’agissait-il d’une de ces âmes déchues et dévorantes que la lettre lui avait demandé de combattre.

- Qu’attendons-nous ? s’écria Fred. Allons le démolir ! Vite !

Il était prêt à se mettre à courir mais Zhou le retint par le bras.

- Es-tu sûr d’avoir la force de te mesurer à lui après ce qu’il t’a fait ce matin ? Si j’étais toi, je ferais attention.

Fred eut un petit rire forcé.

- Allez, Zhou ! s’exclama-t-il. Il est seul et nous sommes six ! Profitons-en !

- Je suis en plein cauchemar, gémit la fille en jetant au ciel un regard humide. Je suis en plein cauchemar et je veux me réveiller.

Edge posa une main sur son épaule tremblante.

- Ca va aller, Ageha, murmura-t-il. Tu n’auras pas à te battre. Tu pourras rester en arrière et fermer les yeux, si tu ne veux pas le voir. Nous nous occuperons de lui.

- Non ! Il va tous vous tuer !

- Moi, je suis d’accord avec Fred, fit le gamin. Réglons-lui son compte. Je pense que ça va être amusant.

- Toi, personne ne t’a rien demandé, aboya Edge.

Xeno comprit ce qui lui restait à faire.

- Tout le monde ! déclara-t-il en brandissant son chakram gorgé de soleil au-dessus de leurs têtes.

Toute l’attention réclamée se porta sur lui.

- Xeno va aller affronter le barbare ! Que ceux qui désirent venir viennent ! Xeno sera ravi de se battre à leurs côtés ! Que les autres restent ici ! Une fois le barbare vaincu, Xeno reviendra les chercher !

Sur ce, il se précipita vers le bloc de fumée. Il courait vite, n’avait aucune idée de qui avait choisi de le suivre ou de ne pas le suivre. Aucune importance. Il avait été appelé ici pour se mesurer à des âmes déchues et dévorantes et c’était ce qu’il allait faire, avec ou sans le soutien des autres. Il lui tardait surtout de voir à quoi ressemblait le mystérieux barbare. Ce devait être un adversaire de taille – sans quoi les autres n’auraient pas autant discuté avant de décider qu’il était temps d’aller l’abattre. Xeno aimait les bons adversaires. Encouragé par la pensée qu’un excellent combat s’annonçait, il accéléra davantage encore, jusqu’à ce qu’il eût la sensation agréable de n’être plus qu’une flèche lancée à vive allure à travers l‘hiver.

En moins de cinq minutes, Xeno eut atteint le nuage noir. Il s’engouffra sans hésiter dans l’effrayant portail et ce fut sans surprise qu’il constata que celui-ci menait bel et bien à quelque dimension diabolique : le monde des ombres. Un monde muet où tout était obscur, où tout était trouble, où tout était fumée, cendre et poussière. Des formes inidentifiables flottaient mollement, envahissaient l’atmosphère de leur sombre présence grise. Elles dégageaient une horrible odeur de bois brûlé qui le fit tousser.

- Xeno n’est pas impressionné, murmura-t-il en réprimant un frisson. Rien n’impressionne Xeno.

Devant lui se tenait – un monstre – le barbare à l’ombre violette. Il – n’avait rien à voir avec un être humain – était debout, dévisageait – était-ce le terme adapté à une créature qui ne possédait pas d’yeux à proprement parler ? – un corbeau qui becquetait tranquillement des morceaux de chair sur un cadavre décapité, à ses pieds. Son allure ne correspondait pas à celle de l’homme que Xeno s’était attendu à trouver. Naïvement, il s’était préparé à combattre – un être humain – un géant à la face bariolée de peintures de guerre mauves. Grave erreur. La vérité se révélait beaucoup plus – translucide et violette – intimidante.

- Xeno ne peut pas avoir peur. Il est trop tard pour reculer.

Le barbare l’entendit. Il lui adressa un regard – rouge – amusé et lui fit – une grimace obscène – un sourire.

- Xeno ? ricana-t-il. Tes potes ne sont pas avec toi ? Je suppose qu’ils ne vont pas tarder à arriver. En attendant, si tu saluais Shenlong ? Il est avec nous. Il entend ce que nous disons, voit ce que nous faisons. Par contre, il ne peut pas nous parler. C’est drôle, tu ne trouves pas ? N’aie pas peur, Xeno, salue-le.

Prolongement logique de son physique, le son de sa voix émettait le même souffle spectral que son corps. Une voix diffuse au service d’une chose irréelle recouverte d’une armure impalpable. Ainsi, les fantômes existaient. Le corbeau croassa avant de filer à tire-d’aile.

- Tu es malpoli, Xeno, cracha le barbare en dégainant – une arme dont les contours violets étaient difficiles à discerner – son sabre. C’est indigne d’un défenseur de Soul Calibur. Je vais te tuer.

Xeno refusait de le laisser attaquer en premier. D’un geste brusque, il envoya son chakram en l’air et fit mine d’amorcer une ruée. Comme il l’espérait, le barbare se décala sur le côté, à l’endroit où le chakram vint fendre son crâne en deux parties égales. La créature poussa un hurlement assourdissant, s’effondra puis disparut subitement. Elle ne laissa derrière elle aucune preuve de son existence.

- Xeno n’a besoin que de quelques secondes pour vaincre le plus terrifiant des adversaires ! clama Xeno après avoir récupéré son arme.

Il croyait en avoir fini avec le barbare. Mais lorsqu’il se retourna, il se retrouva nez à nez avec un nouveau spectre en tous points similaire à celui qu’il venait d’éliminer. Ses immenses – billes rouges – yeux ensanglantés brillaient d’un feu démoniaque ; il était vivant alors qu’il aurait dû être mort. Avait-il plusieurs vies ? Etait-il immortel ? Dans tous les cas, il promettait de se montrer coriace. Un véritable défi pour Xeno.

- Tu m’as fait mal, Xeno. Tu m’as bien eu, tu es un malin.

Xeno crut entendre des sanglots en provenance des restes d’une maison, derrière lui. Le fruit de son imagination, probablement. Qui aurait été assez idiot pour se planquer dans un endroit pareil ? Il se trouvait au beau milieu des ruines d’un village ravagé par un incendie colossal, et même en supposant que les flammes aient laissé des survivants, ils devaient être loin à l’heure qu’il était. Non, personne ne gémissait. Il était le seul homme ici, en compagnie d’une âme déchue et dévorante.

- Xeno va te renvoyer d’où tu n’aurais jamais dû sortir !

Il envoya sa jambe pleine de vigueur vers le cou du fantôme dans le but de lui rompre – ce qui lui faisait office de cervicales – les cervicales. Bien que son coup fût guidé par la glorieuse intention de tuer, Xeno n’avait malheureusement pas prévu que son adversaire puisse avoir de bons réflexes. L’instant suivant, son pied se trouvait à la merci de la créature, prisonnier de ses – sales pattes transparentes – mains.

- Ridicule, marmonna le barbare et faisant plonger son coude dans le genou de Xeno.

L’impact lui fit si mal qu’il manqua de tomber, ce qui lui aurait peut-être coûté la vie. Il parvint néanmoins, après trois petits bonds chancelants sur son unique pied d’appui, à retrouver l’équilibre. Et alors que le barbare se préparait à lui asséner un second coup de coude, il ordonna à sa main armée de lui trancher la gorge. La lame circulaire du chakram passa au travers d’une lueur violacée, déchira de l’air. Touché, le fantôme répéta la même chorégraphie que précédemment : il hurla, il chuta, il s’évapora avec l’écho vrombissant de son hurlement. Comme s’il n’avait jamais existé.

- Non, je ne suis pas mort ! Derrière toi, Xeno !
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Zhou You
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 12 Icon_minitimeMer 19 Mar - 14:18

Meuuuuh la suite ! Alors primo la partie d'avant était effectivement assez trash mais, réhaussant le niveau de folie psychologique de notre marquis rouge/lion adoré, elle est excellente (mon dieu, pour quoi les autres vont-ils me prendre ?). D'avis personnel je pense que tu as fait le bon choix en prenant le père, comme nous sommes des pervers machiavéliques on s'attendait à ce que ce soit les gosses et du coup ce fut une surprise !

Deuxio je trouve la personnalité de Xeno exaspérante et j'adore, je pense qu'il va mettre de l'animation dans le groupe celui la.
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 12 Icon_minitimeJeu 20 Mar - 18:36

Pas le temps de lire tout ca pour l'instant, hélas ! Sad L'ensemble à l'air alléchant, aussi vais-je m'atteler à la tâche le plus rapidement possible afin de délivrer mes impressions !!
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 12 Icon_minitimeJeu 20 Mar - 21:43

En effet, pour être trash, c'est trash. A vrai dire, j'avais pensé qu'ils se feraient tous tuer avant d'être violés par Lion. Tu as en effet écrit de bien plus belles choses. Je remarque que le style a un peu évolué avec tous ces passages "entre parenthèses" qui font plutôt un bon effet.

Par contre, j'aime beaucoup la suite avec Dhabi. Xeno est totalement à côté de la plaque. A ce point, je me demande comment va faire Edge pour le parodier (à part en en faisant le perso le plus sensé de sa parodie peut-être).


Dernière édition par Shenlong le Jeu 20 Mar - 23:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 12 Icon_minitimeJeu 20 Mar - 22:21

Shen, pitié, ne parle pas des choses qui fâchent -_-" de toutes manières, j'ai encore de la marge avant d'en arriver à ces épisodes-là !

Le premier épisode est vraiment hard, c'est pas faux ! Lion, possédé par le Marquis Rouge, incarne vraiment l'idée du Mal à merveille, et on ne peut que lire avidement l'épisode pour connaître le funeste destin qui attend irréversiblement ces malheureux paysans. Très malsain, ca plaira pas à tout le monde, mais véritablement haletant et efficace !

Quant au personnage de Xéno, sa psychologie est vraiment savoureuse, et j'espère bien qu'il ne va pas mourir tout de suite, car ses trubilations promettent de joyeux moments en perspective ! Très bon épisode, aussi. C'est du bon boulot. Smile

PS : en ce qui concerne ton avatar, j'espère que ce n'est pas un gilet jaune à carreaux noirs que je vois là ?!! Shocked
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 12 Icon_minitimeJeu 20 Mar - 23:14

Il s'agit bel et bien d'une veste jaune fluo à losanges noirs et gris. C'est ce que je me suis offert pour mon anniversaire, ça et un polo rose. ^^

Shen, pour la scène nécrophile, j'ai des idées, mais c'est pas pour maintenant. Va falloir que tu patientes encore un peu !
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 12 Icon_minitimeSam 22 Mar - 21:36

Oh my Godness ! Tu dois être diablement SexXxXxXxXxy quand tu portes ces deux frusques en même temps !! Twisted Evil
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 12 Icon_minitimeSam 22 Mar - 22:02

J’ai tout lu. Comme d’habitude, j’ai bien aimé et je vais donc faire toutes les remarques qui s’imposent.
Tout d’abord, à propos du premier épisode, le style a indéniablement changé, avec l’ajout des passages entre tirets et des répliques en italiques du Marquis Rouge, ces dernières étant bien dans le ton. Je suis plus réservé à propos des passages entre tirets, stylistiquement et syntaxiquement parlant, car le concept de faire deux phrases en une me paraît… surprenant ! Cela dit, ça donne deux visions du truc et ça dynamise le récit. Donc j’accepte mais c’est bien parce que c’est toi !
Ensuite, avant de lire tes explications, je m’étais effectivement étonné que Lion se satisfasse de Papa alors qu’il avait deux gosses en libre-service : pas terrible, voire pas si excitant que ça, pour quelqu’un comme lui ! Cela dit, la ruse scénaristique de faire fuir Guillaume me fait présager qu’on aura droit à un autre épisode du même acabit où Lion se "tapera" Guillaume : Olive, incarnation du civisme, ne l’aurait jamais laissé filer sinon…
Enfin deux remarques : mon deuxième prénom étant Guillaume, je suis presque content qu’Olive ne l’ait pas tué (tu vas finir par provoquer un dédoublement de la personnalité chez moi !) ; Olive étant très docile envers Lion, je sens le coup qu’il "passe à la casserole" (je vois bien Nunus aussi mais je ne sais pas lequel y passera en premier).
Concernant le deuxième épisode, Xéno m’a l’air aussi tarte qu’Ageha mais dans un registre différent, bien sûr. Sinon, Shen arrive-t-il ?
Bon, j’ai fait mon boulot, je retourne dormir. Félicitations à l’auteur !
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 12 Icon_minitimeSam 22 Mar - 23:13

Oh que oui que je suis diablement SexXxXxXxXxy, Edge ! Je t'enverrai une photo dédicacée, si tu veux, format poster pour que tu puisses l'accrocher dans ta chambre. Ainsi, j'illuminerai ta vie de ma présence sombrement colorée.

Olive tu peux pas savoir comme je suis fier de te provoquer un dédoublement de personnalité ! Sincèrement c'est plutôt flatteur.

Pour commencer, les passages entre tirets... Qu'en dire ? En fait, personnellement, quand je lis un texte avec des passages entre tirets, ça me laisse l'impression que le personnage dont il est question a le cerveau qui surchauffe, que ses pensées divaguent et se jettent dans tous les recoins de son esprit, qu'il y a mille idées en une seule. Je suppose que c'est pour ça qu'il y en a autant au cours de l'épisode de Lion : Lion est en train de sombrer de plus en plus profondément dans sa folie, il ne sait plus où il en est, ce qu'il est, ce qu'il devrait être, ce qu'il a envie d'être, ce que le Marquis Rouge veut qu'il soit. Il ignore même s'il est encore en vie... Moi j'dis, y a de quoi avoir le cerveau qui surchauffe dans ces cas-là ! Et dans l'épisode de Xeno, ils traduisent son malaise face à l'invocation de Dabilahro : il s'attendait à faire face à un humain et en fait il rencontre une chose inhumaine, un fantôme. Mal préparé, il a du mal à comprendre et n'a de cesse de se dire des trucs du genre : "Putain, cette chose a des - billes rouges - yeux énormes." Un peu comme si sa conscience et son inconscient, deux voix bien distinctes, se battaient pour mettre les mots justes sur ce qu'il est en train de voir.

Ensuite, ai-je prévu quelque élément scénaristique pervers lorsque j'ai décidé de laisser Guillaume en vie ? Possible... Sûrement, même. Après, étant donné que je construis souvent les détails au fur et à mesure que j'avance dans l'histoire, je ne peux pas encore dire ce qu'il adviendra de ce pauvre môme. Tout ce qu'il y a à savoir, c'est que je trouverais ça un peu trop couru d'avance que Lion l'attrape, l'allonge par terre, le viole, pour ensuite le vider de son sang... Si je trouve rien de mieux, à la rigueur, pourquoi pas ? ^^

Pour être honnête, je n'ai jamais prévu de faire passer Olive ou Anussim à la casserole. Les choses vont changer, tout le monde va évoluer et il va se créer au sein de tous les groupes de nouvelles amitiés, de nouvelles inimitiés... Bref, je pense que si Lion se tapait Olive ou Nunus, ça flinguerait la fic, ce serait un peu n'importe quoi. A la base, il ne faut pas oublier que Lion ne se tape que ce qui lui rappelle qu'il est le plus beau, le plus fort, le plus parfait, etc...

Shenlong arrivera dans peu de temps, à la fin du chapitre 4 pour être précis.

La suite bientôt, elle avance assez lentement car je manque de temps, mais ça va, je galère pas trop.
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 12 Icon_minitimeDim 23 Mar - 1:33

C'est bien la première fois que quelqu'un s'enorgueillit de me rendre schizophrène !
A propos des tirets, effectivement, je n'avais pas vu la chose sous cet angle. Ca paraît tout à fait crédible. Si tu réfléchis autant pour chaque passage, je ne peux qu'être admiratif !^^
OK pour la fin du post : cela dit, ça fait longtemps que ça n'a pas fait crac-crac (je vais finir par paraître encore plus dérangé que... toi !^^)
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 12 Icon_minitimeDim 23 Mar - 3:03

Olive a écrit:
C'est bien la première fois que quelqu'un s'enorgueillit de me rendre schizophrène !

Ha ? On t'as déjà rendu schizophrène avant ? ^^

Mon avis personnel quand à la fuite de Guillaume est totalement différent.
Je pensais que Lion, dans un accès de démence, à laissé à ce gosse une chance de se venger (cette pensée ne m'a été inspirée qu'à cause de mon sens prononcé de la justice). Je le voyais donc arriver, tenant un petit couteau, tentant de venger sa famille... mon esprit pervers et machiavélique reprenant le dessus, je n'ose vous révéler ce que j'ai imaginé par la suite pour l'avenir de ce pauvre gosse. Dans tous les cas ils ne survivait pas... enfin pas tout à fait...
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 12 Icon_minitimeDim 23 Mar - 5:10

Hormis les tueurs en série (et encore pour certains je suis pas sûr), les curés, les psychiatres et les membres du Ku Klux Klan, nul n'est plus dérangé que moi. Et c'est pourquoi je ne peux que m'enorgueillir de te rendre un peu zinzin, Olive. Ne résiste pas, laisse-toi faire. Tu verras, c'est tellement mieux que d'être du côté raisonnable de la force...

Je préfère ne pas parler tout de suite des personnages qui vont faire crac-crac, ça tuerait l'effet de surprise de quelques épisodes d'anthologie à venir sur le sujet. Mais wait and see, je pense que tu seras pas déçu ! ^^

Mon cher Zhou, je ne te cache pas que l'idée de transformer Guillaume en petit vengeur qui n'aspirerait qu'à se la jouer Kill Laïonne (avec le katana, la liste des 5 à tuer, le costume jaune et tout le bordel) m'a effleuré l'esprit. J'ai donc bel et bien été victime de l'accès de démence que tu as évoqué. Mais... En fait j'hésite. En plus, je suis sûr que ça ferait plaisir à Olive que Lion fasse crac-crac avec le gosse de la plus ignoble des façons. Affaire à suivre, donc, j'attends juste d'être piqué d'une idée assez perverse pour mon esprit tordu. Mais je t'en prie, révèle-nous donc ce que ta boule de cristal prédisait pour l'avenir du gamin.
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 12 Icon_minitimeDim 23 Mar - 13:22

Boarf simplement du viol, de la torture, du reviol, du meurtre, du viol, le tout avec l'oeil de Jonathan posé dans l'angle adéquat, histoire que ce cher garçon puisse assister à toute la scène (oulah, moi aussi j'ai des idées bizarres).
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 12 Icon_minitimeDim 23 Mar - 14:49

Zhou ==> Bien sûr que non ! Tu prends tout au pied de la lettre... tongue

Lion Rafale a écrit:
En plus, je suis sûr que ça ferait plaisir à Olive que Lion fasse crac-crac avec le gosse de la plus ignoble des façons.
Je dis pas non mais je n'acquiesse pas non plus franchement et massivement...
Bon, je propose d'ouvrir les paris des prochains crac-craqueurs : why not Ageha et Edge ? (il en faut bien un peu pour les gentils, quand même) ^^
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 12 Icon_minitimeMar 25 Mar - 4:41

Chapitre 4 : Défis En Série

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Partie 8 : Le Monde Des Ombres

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Ce ne furent pas les cadavres éparpillés partout dans et sous la cendre qui attirèrent l’attention d’Otori quand il eut gagné la nauséabonde nappe de brouillard noir aux côtés de Fred, ni Xeno, ni même les choses mauves dont les assauts enthousiastes donnaient du fil à retordre au chakram, mais le visage de son compagnon préféré. Depuis qu’ils s’étaient rencontrés, Fred et lui n’avaient pas encore échangé un traître mot, et pourtant Otori avait déjà compris qu’ils allaient s’entendre. Contrairement aux autres, Fred partageait son sens du cynisme, ainsi que son impulsivité. Il affichait d’ailleurs à la vue du spectacle qu’ils découvraient ensemble un obscur rictus désabusé très représentatif de ce que lui-même ressentait.

- Fred, les raisons qui te font sourire sont celles qui poussent mon esprit à la désinvolture, on dirait, murmura-t-il. On a bien fait de courir après Xeno. Le voir en mauvaise posture, encerclé par trois exemplaires de l’ombre du fameux barbare Dabilahro, ça n’a pas de prix.

Il finit sa phrase, après quoi l’un des adversaires de Xeno s’en alla brusquement rejoindre le néant. S’il avait été humain, la lame du chakram l’aurait sans doute scalpé, une vive éruption sanguine aurait eu lieu. Il ne l’était pas ; il implosa sans perdre une seule goutte d’hémoglobine.

- Voir Xeno encerclé par deux exemplaires de l’ombre du fameux barbare Dabilahro, ça n’a pas de prix, rectifia-t-il alors.

- J’admets que c’est assez amusant.

- Plus qu’assez.

- Tu n’as pas tort. Et j’ai presque envie d’admettre que je serais content de le voir se faire corriger. Il est trop sûr de lui.

Au-delà du reste, la voix de Fred plaisait particulièrement à Otori. De ses vibrations attenant à un fatalisme brut émanait un autre sentiment, plus subtil, qui lui penchait vers le tourment. Quelque chose de troublant portant à croire que Fred, en son for intérieur, n’était pas que pragmatique, mais aussi mélancolique. Pendant un instant, une image traversa la tête d’Otori ; perdue dans l’immensité d’un ciel creux, la lune, pleine, étincelante, couronnait froidement une immense colline enneigée dont les bras, longs, aspiraient à l’infini. Deux ombres minuscules entachaient la blancheur immaculée de la scène. Deux ombres minuscules et inquiétantes. Muette, l’image était si précise qu’Otori dut s’accrocher très fort à la réalité afin de la chasser de son esprit. Il y parvint, après une dizaine de secondes passées à tenter de réintégrer l’épais nuage de fumée où se trouvaient Fred, Xeno, et désormais cinq humanoïdes pellucides aux courbes violettes.

- J’ai beau ne pas aimer Xeno, déclara-t-il enfin, je ne serais pas pour autant ravi de le voir mourir. On l’aide ?

D’un geste qui lui devenait familier, il tira une flèche de son carquois, la posa sur la corde de son arc qu’il tendit jusqu’à ce qu’elle fût rigide.

- Je suis sûr que tu peux en aligner deux, dit Fred.

Otori releva le défi. Sa flèche partit à toute allure, créa l’illusion d’ouvrir une brèche dans l’atmosphère opaque. Pas une seconde elle ne menaça de dévier de sa trajectoire rectiligne, elle ne s’arrêta qu’une fois qu’elle eut transpercé les corps flous des deux cibles visées par le jeune archer.

- Et moi je suis sûr que j’aurais pu en aligner trois, avec davantage d’entraînement.

Fred grinça un ricanement.

- Te bile pas, Robin des Bois. Regarde plutôt ce qui arrive sur nous.

Les créatures ayant survécu à l’attaque d’Otori s’étaient désintéressées de Xeno, elles se dirigeaient à présent sur les deux derniers arrivés. Aussi floues que la brume charbonneuse qui les entourait, seuls leurs énormes yeux rouges – rougis par la haine – paraissaient palpables. Bien qu’elles fussent effrayantes, personne ne cilla. Néanmoins, Otori remarqua que Fred ne souriait plus, qu’il serrait les dents et les poings. Il croyait comprendre pourquoi. D’après ce qu’il avait entendu dire, Fred et Dabilahro avaient vécu les mêmes événements que Lion et lui : Fred avait tué Dabilahro – ou Dabilahro avait tué Fred, difficile à dire – mais Olive avait ressuscité tout le monde quand il avait ordonné au temps d’effectuer un retour en arrière – une expérience plutôt traumatisante à subir. Et les choses qui avançaient vers eux correspondaient à la description qu’on lui avait faite de l’ombre de Dabilahro. Dabilahro ne devait pas être bien loin. Normal, donc, que Fred montrât des signes de nervosité.

- Essaie d’aligner ces trois-là, reprit Fred. Si tu y arrives, je te paie ce que tu veux.

- Une glace à la fraise ?

- Ouais.

Otori s’empara d’une nouvelle flèche, se mit à examiner les différents effets qu’il allait pouvoir tenter de lui donner. Il pensait avoir trouvé le bon et s’apprêtait à l’appliquer lorsqu’un sifflement strident le coupa dans son élan. Les trois créatures mauves disparurent en hurlant.

- Qu’est-ce que ?

Xeno rattrapa son chakram au vol avant d’éclater de rire.

- Xeno a vaincu ! clama Xeno, le poing levé. Il ne faut pas tourner le dos à Xeno ! Xeno ne tolère pas la fuite !

- Otori ? Tu crois que cet imbécile aime les glaces à la fraise ? chuchota Fred. Parce qu’il a aligné les trois d’un seul et unique coup. S’il était moins bête, je l’applaudirais.

- Garde plutôt ton argent pour qui débusquera le vrai Dabilahro, fit Otori en confiant son arc et son carquois à son compagnon. Reste ici avec Xeno, je me mets en chasse. Il est sans doute bien caché, j’ai de meilleures chances de le surprendre si je suis seul. Par contre, ce type a l’air fort, alors rapplique dès que tu m’entends t’appeler.

L’expression de Fred devint celle d’un prédateur confronté à l’incertitude.

- Je rappliquerai avant ton appel. C’est à moi de lui faire la peau.

Otori dégaina sa dague.

- Fais-moi confiance, je n’ai pas l’intention de le tuer. Je préfère te regarder faire, lui et toi avez des comptes à régler. Alors attends mon appel, s’il te plaît.

- Si tu le dis.

- Souhaite-moi bonne chasse.

Sur ces mots, il s’éloigna à pas de loup. Autour de lui, la désolation, un monde où il ne faisait pas bon se fier à sa vue, trop facilement trompée par des silhouettes immenses, ténébreuses, informes, se lovant les unes contre les autres, se fondant les unes au cœur des autres. Ses pieds nus essuyaient les contrariétés taries et parfois coupantes d’un mélange de cendres, de débris carbonisés en tous genres et de terre brûlée.

- A en croire mon copain le chasseur, c’est dans la mort que je me sentirai renaître, souffla-t-il. Beaucoup d’êtres ont perdu la vie, ici, ça se voit. Ca se sent. Si je ne suis pas dans la mort, où suis-je ? Pourtant, je ne me sens pas renaître. Petit menteur.

Il progressait calmement, jetait des coups d’œil un peu partout, à l’affût d’un indice – du moindre indice – susceptible de lui indiquer la cachette de Dabilahro. L’homme qui avait empalé le vampire aux dents moisies avec l’aide de Soul Edge était là, quelque part, dissimulé derrière un muret couvert de suie ou simplement devant lui, camouflé dans les fantomatiques herbes noires qui embrumaient sa perception des choses.

Pris au piège…

Des éclats de voix fanfarons lui parvenaient de loin, Xeno annonçant à qui voulait l’entendre – se pouvait-il que Fred voulût l’entendre ? – que son précieux chakram et lui avaient vaincu le mal.

- Xeno, je t’en prie, ferme un peu ta grande gueule.

Sa prière fut entendue. Xeno se tut.

- Merci.

Un sanglot. Sur sa gauche. Il obliqua dans cette direction.

Intéressant.

Face à lui se dressait le squelette en partie incinéré de ce qui avait dû être autrefois la demeure d’une famille de paysans. Les portes et les fenêtres avaient été soufflées et la grosse armature de poutres encore fumantes ne soutenait plus aucun toit, mais les quatre murs principaux, faits de pierre, tenaient toujours debout. Une bâtisse issue d’un mauvais conte d’horreur, maigre et anguleuse, peu avenante, voire carrément déchue : la planque rêvée pour un gibier de l’acabit de Dabilahro.

C’est là-dedans qu’il se cache, il est malin.

Le souffle retenu pour se préserver de l’air pestilentiel que dégageait la dépouille de la maison, Otori passa l’encadrement de la porte. Une fois à l’intérieur, il ne fut guère étonné de distinguer Dabilahro, à seulement quelques décimètres de lui. Très surpris, en revanche, de le trouver abattu, couché par terre, recroquevillé en position fœtale au milieu d’une exorbitante flaque brune de dégueulis. Ses lèvres et son menton étaient barbouillés de vomi, ses joues blêmes inondées de larmes, ses yeux clairs injectés de sang. Il avait l’air si mal en point que, l’espace d’une fraction de seconde, Otori le crut mourant. Puis il se dit que son état était sûrement la conséquence de son pouvoir, le prix que les êtres capables d’invoquer des clones spectraux d’eux-mêmes avaient à payer.

- Ravi de te rencontrer, DabilahroMaster. Déçu, aussi. Tel que tu étais dans mes rêves, tu arrivais quasiment à me faire frissonner. Là, tu es à peine plus impressionnant que ton copain le vampire. Ce sont tes marionnettes violettes qui te pompent ta fougue ?

Il cherchait à l'énerver, à le mettre hors de lui avant l’intervention de Fred. Malheureusement, Dabilahro ne réagit pas, se contenta de se lever péniblement sans lui adresser un regard.

- Tu es médiocre, insista-t-il. Rends-toi donc à l’évidence : sans Soul Edge, tu vaux moins que le poids de ta super armure en cacahuètes.

- Tais-toi, chien suicidaire de mes deux, rétorqua l’autre d’une voix sereine. Moi, au moins, je n’ai pas besoin de côtoyer la mort si je veux me sentir exister.

Otori considérait qu’il était peut-être temps d’appeler Fred – Dabilahro s’était vite remis, il était debout à présent et allait visiblement beaucoup mieux. Il n’en eut cependant pas le loisir puisqu’au cours d’une formidable explosion de douleur, un katana fils d’une épée maudite lui troua le ventre. Il gémit, lâcha sa dague, bascula en arrière, tomba. Flanqué de la sensation vertigineuse que son âme abandonnait son corps, il fut finalement recueilli par un molletonneux matelas de poussière.

- Enf… Enfoiré, bafouilla-t-il machinalement.

Dabilahro – comment cet enfoiré avait-il pu le surprendre à ce point ? – s’accroupit près de lui et déposa sur son torse une enveloppe bleue. Il puait la gerbe, Otori se vit contraint de ravaler un haut-le-cœur. Il devinait qu’il n’allait pas tarder à céder à l’inconscience ou à la mort. Toutefois, en guise d’ultime provocation, il inséra son regard au fond des yeux fissurés de rouge du barbare.

- Tu… Toi… Enfoiré… As réussi…

- Alors, satisfait ? Tu vois la mort d’assez près, sale cabot ?

- On peut dire… Dire ça comme ça, haleta Otori.

De la paume de fer de sa main droite, Dabilahro lui voila la bouche.

- Ne te fatigue pas. Je perçois l’aura de Zhou. Il arrive. Si j’avais voulu te tuer, ton cœur serait déjà mien. Dis à tes amis que la lettre que j’ai trouvée leur est destinée et n’oublie pas de transmettre mes vœux les plus terribles à Fred. Gardes-en pour Ageha, bien sûr. Au revoir.

Tandis que Dabilahro rejoignait la lumière, Otori fut avalé par un gouffre vide tapissé d’ombres distordues.
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 12 Icon_minitimeMar 25 Mar - 17:56

On dirait que ça marche toujours le coup de l'ombre. Il va quand même y avoir un moment où tout le monde sera au courant. Bon chapitre sinon, rien à dire.
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 12 Icon_minitimeMar 25 Mar - 23:22

En effet, c'est là encore un très bon épisode ! Les personnalités d'Otori et de Fred sont un peu agaçantes, mais bon, c'est aussi ce qui fait leur charme. Jolis changements de situations, sinon. En tous les cas, j'attends la suite pour savoir ce que contient cette fameuse lettre !
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 12 Icon_minitimeJeu 27 Mar - 6:13

Chapitre 4 : Défis En Série

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Partie 9 : Fascination

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7 avril 1554

- Tu as eu sept ans l’hiver dernier, Otori. Le temps passe si vite, tu seras bientôt un homme. Tu es déjà un petit homme, mon fils.

- Oui, papa.

- En tant que père, il est de mon devoir de t’enseigner la chasse. Vois-tu, nous, les Hommes, sommes des prédateurs. Pour vivre, les prédateurs doivent chasser dans les bois, tuer des créatures faibles qui leur fournissent la viande dont ils se nourrissent. Il s’agit d’un mal nécessaire à notre survie. C’est pourquoi j’ai tué cette biche. Je n’y ai trouvé aucun plaisir, mon fils, j’étais seulement intéressé par sa viande. Grâce à elle, toi, ta mère et moi aurons de quoi manger pour une semaine.

Il avait fallu à la biche deux flèches puis trois coups de couteau avant de mourir. Durant la longue mise à mort de l’animal à laquelle il avait assisté sans broncher, l’idée que son père s’adonnait à quelque cruel acte de barbarie n’avait même pas effleuré l’esprit d’Otori. Ayant très bien compris malgré son jeune âge les lois de la nature régissant la vie et la mort, il n’avait accordé à la traque puis à l’exécution du gibier qu’un regard certes captivé, mais dépossédé de toute émotion compatissante.

- Je comprends, papa.

- Je l’espère, car un jour toi aussi tu auras une famille à nourrir. Toi aussi, la saison des bourgeons venue, tu arpenteras les bois, ton arc en main, ton poignard prêt à l’emploi. Un jour, tu seras un prédateur, mon fils.

En revanche, ce qu’Otori avait du mal à comprendre, c’était la manie incessante qu’avait son père de justifier la majorité de ses gestes par des mots. Lui ne ressentait pas ce besoin. Il avait déjà vu des dizaines d’Hommes tuer des centaines d’animaux, autant de loups tuer autant de lapins, des centaines d’oiseaux tuer des milliers de vers de terre, et il n’avait jamais cherché à mettre des mots là-dessus. L’acte avait beau paraître brutal, agréable à contempler – et certainement à commettre – et curieux, il n’en demeurait pas moins une facette du monde qu’il ne fallait pas nommer ni expliquer, sous peine de l’enlaidir, voire de l’insulter. Face à la nature, silence s’avérait souvent synonyme de respect.

Le père d’Otori noua une corde autour des quatre pattes de la biche et se mit à marcher. Sa nourriture pour les sept prochains jours et son fils le suivirent, ce dernier un peu contre son cœur puisque la mousse au pied des arbres lui indiquait qu’ils rentraient à la maison. Il détestait être enfermé à la maison, à plus forte raison quand le printemps teignait la forêt de couleurs flamboyantes et de senteurs enivrantes, comme c’était le cas aujourd’hui.

- Papa, je t’en prie, permets-moi de profiter de cette belle journée, murmura-t-il faiblement, sûr que ses paroles ne parviendraient jamais aux oreilles de personne.

Il s’immobilisa et ferma les yeux, avala une gigantesque bouffée d’air tiède. A mesure que sa petite poitrine se gonflait de sensations extraordinaires, il éprouvait l’impression de plus en plus délirante que ses bras devenaient des ailes, qu’il quittait la terre pour le ciel ensoleillé. Vu de là-haut, le monde avait fière allure, il semblait féerique avec sa palette étendue de couleurs et de textures aussi douces que merveilleuses. Lorsque son corps eut assez divagué, il s’autorisa à rouvrir les yeux.

- Même si la mort fait partie de la vie, je souhaite ne pas mourir, ne jamais mourir. Je demande le droit de vivre éternellement, je réclame la possibilité d’admirer le monde jour après jour, pour toujours.

A dix mètres de lui environ, son père discutait désormais avec une étrange femme montée sur une magnifique jument blanche à l’arrêt – chez les équidés, la finesse et la grâce n’étaient accordées qu’aux femelles. Elle revêtait de coquets habits, une cape bleu cobalt si longue qu’elle recouvrait la croupe de son cheval, une chemise sombre à jabot, ainsi qu’une paire de cuissardes blanches sur une culotte d’équitation noire. Sa tête était coiffée d’un fringant béret en feutre neigeux hérissé de trois petites plumes rouges. Malgré qu’elle eût des attitudes masculines – notamment sa façon un brin vulgaire de monter à cheval, une jambe de chaque côté de la selle – elle affichait néanmoins une élégance divinement féminine, certainement très calculée, ce qui finit de convaincre Otori qu’il était question de quelqu’un d’important.

Les brèves paroles qu’elle échangea avec le père d’Otori, le petit garçon ne les entendit pas. Il n’en eut que faire ; le moment qui l’intéressa, lui, le moment qui le troubla fut le court instant pendant lequel la mystérieuse femme tourna son visage vers lui. Il fut littéralement glacé par ce qu’il vit. Refroidi, abasourdi, transi, au point qu’il n’eut aucune réaction physique lors des secondes suivantes, quand la femme quitta sa monture, se jeta sur son père, le plaqua contre le tronc d’un arbre avant de lui subtiliser le poignard dont elle se servit pour lui ouvrir la gorge. Elle plaça ensuite sa bouche entrouverte sous la blessure afin d’en recueillir le sang, commença à émettre des plaintes obscènes.

- Cette créature n’est pas une femme, susurra Otori, s’affaissant sur lui-même, au bord des larmes. Un prédateur. Un vrai prédateur. Affamé, en train de se nourrir.

Le corps de la proie à l’agonie frétillait en tous sens. Ses gémissements aigus se faisaient de plus en plus rares, tandis que ceux du prédateur, gutturaux et immoraux, s’élevaient avec toujours davantage de force. Puis, contre toute attente, la chose se désintéressa de son repas, jeta brusquement la tête en arrière. Son béret tomba. Sa grande chevelure brune teintée de reflets écarlates fut lâchée, déferla en cascade furieuse sur ses épaules, dévora le bleu obscur de sa cape.

- Je me suis délectée de sa stupéfaction et de sa souffrance ! clama-t-elle à la voûte céleste d’une voix évoquant la démence. Après quoi j’ai savouré son sang !

Telle une louve aux babines ensanglantées, elle se mit à hurler à la mort. Son interminable cri acéré fit frissonner Otori, lui arracha la chair de poule, pour finalement le faire éclater en sanglots. Il était terrifié, et triste à l’idée que son père l’avait quitté, mais ses larmes n’étaient pas uniquement dues à la peur et au chagrin. Cette bête, quelle qu’elle fût, lui inspirait un sentiment nouveau, assez proche de celui, mêlant fascination et répulsion, qu’il vouait à la nature. Bien sûr, il ne s’agissait plus de la nature fabuleuse qu’il avait admirée depuis le ciel, non, il s’agissait plutôt de l’autre nature : celle qu’il ne fallait pas nommer ni expliquer, celle qui voulait que vivre signifiât tuer.

Quand elle eut terminé de hurler, la chose – il ne fallait pas la nommer ni l’expliquer – riva son œil – cet œil de glace aux vertus pétrifiantes – sur Otori. L’enfant n’éprouva aucune difficulté à ne pas détourner les yeux, intrigué qu’il était par le demi-visage, à la fois beau et atroce, maculé du sang de son père.

- Tente donc de fuir tant que tu en as encore la possibilité, déclara la bête.

Ses lèvres charnues se retroussèrent en un rictus inhumain, exhibant par la même occasion deux rangées non pas de dents, mais de crocs noircis, pointus, effrités et inégaux.

- Non, rétorqua courageusement le garçonnet. Je ne fuirai pas. Je dompterai cette force qui m’a enlevé mon père. La mort ne me fait plus peur, plus maintenant.

Une heure s’écoula ainsi, durant laquelle Otori fut souvent saisi de l’impression que l’œil de glace le mettait à nu, sondait ses pensées, explorait ses idées, ses souvenirs, inspectait son âme jusqu’à son tréfonds le plus secret. A la fin, la chose éclata d’un rire dénué de joie.

- Rentre chez toi, Otori. Je n’ai pas pour habitude de mettre fin aux jours des personnes que je fascine. Tu as du potentiel, ton âme est probablement celle d’un futur sanguinaire. Si tu grandis bien, tu deviendras quelqu’un de bien, quelqu’un comme moi. Je suis Leona Von Heidern, le savoir te fera honneur le jour où tu désireras me remercier.
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 12 Icon_minitimeJeu 27 Mar - 23:57

Encore une analepse plutôt intéressante, ma foi ! On en apprend un peu plus sur ce personnage si difficile à cerner qu'était Otori, et mine de rien, je le trouve désormais moins insupportable qu'auparavant.
Bon bah...la suite, quoi. Smile
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 12 Icon_minitimeDim 30 Mar - 17:13

Trop méchante, la mère Leona ! Presque tous les persos se connaissaient avant, finalement...
Chapitres très agréables à lire, excepté, je dois bien te le dire, un "malgré que" qui m'a glacé le sang, incarnation orthographique et grammaTICALE (crétin que je suis) de l'oeil de Leona !
Vivement la suite des pérégrinations des bonshommes ! Smile

EDIT : J'AI EDITE LE POST ALORS FOUTEZ-MOI LA PAIX !


Dernière édition par Olive le Dim 13 Avr - 21:18, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 12 Icon_minitimeSam 12 Avr - 5:23

Topic très agréable à lire, excepté, j'ai bien envie de le dire, le commentaire d'un donneur de leçon, qui m'a glacé le sang, représentation orthographique et grammaTICALE de sa stupidité. Vivement la suite et ses commentaires pleins de bon sens Smile

édit du modérateur à moitié réveillé et prêt à tous vous arracher la gorge à coups de dents : Il s'est peut-être passé un truc entre toi et Olive. Si c'est le cas, on s'en fout, réglez vos comptes entre vous si vous le pouvez. Le commentaire était franchement brutal mais aurait été toléré dans une section de blabla, par contre, ici, c'est un peu déplacé. Je passe l'éponge pour cette fois mais la prochaine fois, je tue tout le monde nom de Dieu, je trouve les putains d'adresses de tous ceux qui ont posté sur la page du topic, même ceux qui n'y sont pour rien, et je les refroidis un par un ! Bonne journée !
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 12 Icon_minitimeSam 12 Avr - 9:35

Citation :
orthographique et grammaTICALE de sa stupidité. Vivement la suite et ses commentaires pleins de bon sens

Je ne sais pas vraiment si ce genre de commentaires relativement gratuits est autorisé par le modérateur, voire même tout simplement par la morale. Que tu reviennes poster après plusieurs mois d'absence est une chose, que ce soit pour traiter Olive de crétin en est une autre (à moins que ce soit là un trait d'humour spirituel que mon ignorance ne me permet pas de comprendre).
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 12 Icon_minitimeDim 13 Avr - 1:58

Quoi, on se bat pour moi ? Je suis trop flatté ! Même si...

Olive, notre cher modérateur a décrété que si litige il y avait entre Otori et toi, celui-ci devrait être réglé en privé. Je ne peux m'empêcher de remarquer que tu n'as pas suivi ses divines directives. Bon, d'accord, j'admets que c'était tentant de répondre ici (même si ce topic est sous ma domination depuis que j'ai pissé sur ses contours pour marquer MON territoire) mais s'il te plaît, à l'avenir, règle ce genre de choses par MP.

PS : l'idée de me faire refroidir par un modo en colère me fait fantasmer...
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 12 Icon_minitime

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